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La Pêche aux Seychelles

LE CONTEXTE

L'archipel des Seychelles possède une zone économique exclusive très vaste (ZEE) : 1.340.000 kilomètres carrés, riches en ressources marines. Les 91.000 habitants sont issus d'un subtil mélange de couleurs, de cultures et de races, provenant des cinq continents. Chaque famille possède un lien avec la vie marine et les pêcheurs traditionnels, dont le rôle au sein est de la plus haute importance puisque le poisson est le repas favori des Seychellois. Les Seychelles produisent 450.000 tonnes de poissons par an, et près de 4 000 personnes (environ 15 % de la population active) sont engagés dans des activités de pêche ou liés à la pêche. Cela en fait l'activité économique la plus importante du pays, contribuant pour un tiers au PIB national en 2011.

UN PEU D'HISTOIRE

La pêche à la ligne (et donc, aux hameçons) est une pêche dîtes sélective tant au niveau de l’espèce que de la taille des poissons. C’est la technique de pêche la plus ancienne et la plus largement pratiquée par les pêcheurs traditionnels aux Seychelles. Trois types de pêche à la ligne sont pratiquées: la pêche de fond, la pêche de fond à la boule (dans laquelle l'appât -maquereau ou bonite- et une partie de la ligne sont enroulés dans une boule de sable), et la pêche de fond à la dérive. Les principales espèces de poissons capturés sont des vivaneaux (bourgeois, bordomar), des jobs, de caranges et des  mérous de couleurs multiples.

Jusqu'aux années 1980, la pêche côtière artisanale été pratiquée principalement à partir de pirogues en bois fabriquées à partir d'amandiers, en utilisant des pièges, des palangres ou des petites sennes. Les ligneurs utilisés initialement des baleinières en bois (pirogues à voiles ouvertes) ou de petites goélettes toutes en bois de Takamaka, bois très résistant connu pour ne pas craindre la moisissure. Les chantiers les plus célèbres sont ceux de l’île de Praslin et de La Digue. Pendant des années, le poisson était salé à bord. La pratique a commencé à changer en 1967, avec l'arrivée de la glace sur l'île de Mahé par le biais des services de la brasserie Seybrew, la première entité industrielle à fabriquer et vendre de la glace.

Aujourd'hui, les baleinières et les goélettes, allant de 6 à 16 mètres de long, sont généralement construites à partir de fibre de verre et souvent assemblées au Sri Lanka et équipés de moteurs diesel de 40-45 ch. Presque tous les chantiers navals ont disparu de Seychelles. Ceux qui ont survécu, comme le chantier naval Souris à Victoria, propose plus des services de maintenance mais gardent des possibilité d’extension car de nombreux propriétaires de bateaux préfèrent encore remettre en état des bateaux sur place plutôt que d’en commander de nouveaux.

L'équipage « type » est exclusivement masculin (avec des exceptions notables et une tendance au changement), et se compose d'un skipper et de trois à six membres d'équipage. Ils partent pour les zones de pêche pour 6 à 12 jours, jusqu'aux limites du plateau continental des Seychelles, entre 20 à 100 miles (161 km) de Mahé. Certains vont jusqu'aux îles Amirantes, une partie des îles éloignées des Seychelles. Les pêcheurs quittent le port tôt le matin à partir de Victoria, Anse Royale, Anse Boileau ou Bel Ombre. Ceux de Praslin partent de Baie Sainte-Anne et ceux de La Digue partent de La Passe. Ils naviguent à six nœuds pour atteindre les lieux de pêche, des emplacements gardés secrets. Dès que le vent se lève, la voile est hissée pour économiser le carburant devenu précieux tant son prix a augmenter. Tous les bateaux sont équipés d'un système de positionnement global (GPS) et d'une radio VHF, ils doivent même disposer d'un système de surveillance des navires par satellite (VMS). Ils pêchent sur la le tombant  du plateau ou sur les hauts-fonds, à une profondeur allant de 20 à 60 m. Pour appât,  ils utilisent des thons listao rejets par des senneurs industriels ou, plus rarement, des maquereaux pêchés localement.

SOURCE DE PROTEINES

La pêche artisanale représente une production annuelle de 2.500 tonnes de poissons pêchés entre les zones peu profondes et les zones côtières profondes. Aux Seychelles, la pêche possède une importance culturelle et nutritionnelle. En effet le poisson est la principale source de protéines, et assure la sécurité alimentaire de la population. Mais, depuis 2001, vient s’ajouter à cette pêche « traditionnelle » proprement dite, un nouvelle activité pratiquée par certains bateaux seychellois : la pêche à la palangre dite « long line fishing ». Cette technique ciblant spécifiquement les poissons pélagiques, permet aux pêcheurs de débarquer à Mahé du thon de haute qualité (thon obèse et thon albacore) et l'espadon. L’arrivée de ce nouveau type de pêche est une aubaine pour les Seychellois, les touristes et les consommateurs friands de poissons des îles. Localement, cette nouvelle offre permet une diversification de l’effort de pêche qui propose à présent un éventail d’espèce plus large et qui peut aider à réduire la pression de pêche sur certains stocks de poissons hautement appréciés. De plus, les palangriers seychellois permettent d’assurer la continuité de l’approvisionnement même en mauvaise saison.

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